"Désirant et sidérant, si possible..." dit-elle.


"Désirant et sidérant, ...si possible !" dit-elle.

lundi 29 décembre 2014

"Humaine et naufragée", par Paul Guiot et Anne Tombeur

Après son cd "Cœur à la mer",  des textes de Cécile Delalandre et  Raphaëlle Blomberg mis en voix,
et son récent recueil "Ces palabres qui cachent l'aphorisme" paru aux éditions Cactus inébranlable, Paul Guiot, accompagné par la choriste Anne de Tombeur, m'a fait le plaisir de mettre en musique et voix un de mes textes.
 "Humaine et naufragée", une histoire de marelle, un jeu d'enfance et de caillou, de ciel à la renverse mille et une fois trouvé/perdu/retrouvé/, une pépite de sensualité qui seule importe à la vie à la mort et le reste on s'en fout...
Alors la mélodie, alors la musique, alors la voix, les voix... C'est du tout savoureux !

C'est que Paul est un amoureux des mots, on le sait bien. Son engagement dans la revue "Microbe" en témoigne. La musique des mots, la zique, la poésie qui traîne dans la légèreté qui s'en va plus loin que la légèreté seulement....

Voilà ! Je vous livre la chanson, comme elle m'est arrivée,
comme elle m'en chante...
De l'émotion sans rien autour, l'essentiel, quoi !

Merci à eux deux !

Vous pouvez  visiter l'univers de Paul Guiot en vous rendant sur sa page facebook  (et en cliquant) "Paul Guiot Musicien".






dimanche 28 décembre 2014

La pluie sur un visage





 La pluie est venue, dans sa légèreté invisible
et la lumière que tes yeux ont dérobée aux fenêtres.
Tes yeux qui diront où je me trouve, et où je me perds,
tes yeux qui diront où regarder
les ombres et l'impatience au plus léger du souffle
sur un visage.
.



samedi 27 décembre 2014

Et embrasser le vent qui tombe dans la bouche















Déplacements,
un point à un autre point,
le paysage défile sa laine,
les pièces manquantes font courant d'air.
Respire ! respire !
Le corps à l'intérieur de l'esprit
et l'esprit à l'intérieur du bruit des pas bouleversé d'être
ici.

La conscience imagine des bâtisses, des colonnes géantes,
et le monde tout vif, mordu, entre en moi.
Un chien gratte à la porte.

Où est le point de départ ?
Le lieu et l'origine du lieu ?
Une chambre, peut-être,
avec des fleurs sur la tapisserie,
et des écureuils pour les bouffer.
Je ne sais pas quelle est ma langue,
les grains d'un chapelet roulent sur le lit de ma mère
et je m'en moquais bien.


Quand les étoiles s'émiettent,
leurs pelures se dispersent dans la nuit
qui se rend.
Restent des peines. 
Mon visage a bu tes yeux.
 Incursion en zone trouble des souvenirs,
des vêtements posés sur le dossier d'une chaise,
qui n'habillent plus vraiment ce mot,
mais qui continuent,
obstinément, 
à vivre en moi.

Que devient-on quand on revient ?
Quand on devient ?
Tout casser, tout foutre en l'air pour marcher,  
un pas après un autre pas, encore.
Juste pour l'air.
Et embrasser le vent qui tombe dans la bouche.




mercredi 24 décembre 2014

Les histoires se racontent même quand





Le soir tombe d'un trait, un auvent qui se rabat d'un coup sous un assaut du vent, le corps plie, et ploie. Ce n'est pas le monde qui hurle, c'est toi, dans le silence. Tu ne peux pas crier. Tu as mal sans pouvoir dire où tu as mal. Tu ne respires pas, tu halètes. Ton corps tombe dans un vide que tu ne savais pas exister. Tu deviens un caillou, une enveloppe de granit qui s'effrite dans tes membres, dans ton cou, dans ta mâchoire. Tu cherches une brèche par où ton corps pourrait s'échapper, et il t'est absolument impossible de la trouver. Tu penses que tu vas t'écrouler, tu ne sais plus marcher, tes pensées ne sont plus des pensées, elles courent de guingois dans un labyrinthe perdu. Alerte rouge !
Malgré toi, contre toi, tu crois que tu meurs. C'est une mort qui pleure.
Tu te demanderas, après, quand le repos te sera rendu, ce qui pleure encore en toi.
Les histoires, toutes les histoires, -enfin certaines histoires-, continuent toujours à se raconter.
Et nous sommes perdus de ne pas savoir, à la lampe, retrouver notre chemin.

mardi 9 décembre 2014

Rencontre avec Claire Massart





C'était le 4 décembre à la librairie Olympique.
Rencontre, toute en finesse, originalité et générosité grâce à Dominique Boudou,
avec Claire Massart, autour de son magnifique recueil "L'oubli des étangs", publié aux éditions du Greffier.





 

lundi 8 décembre 2014

Les mots sans



                                                      Entre la vie et les mots, l'espace d'un gouffre.

       Mots sans,  
       trop vides,
       trop justes, mais sans justesse,
       comme trop courts.
       Un tas de bois.
       
       

       

      
      

vendredi 5 décembre 2014

"Chronique d'hiver" et moi, front à front





Ce livre est le livre de la fragilité.
Je l'ai lu ici, dans cette chambre blanche, au trébuchet d'un trébuchement.
Les crises d'angoisse sont des ronces, le corps est trop petit et parle infiniment, bavard comme pas possible, lacéré, et plié, et rompu.
   
Alors Paul Auster est venu lentement à ma rencontre, avec, dans sa "Chronique d'hiver", ses années de jeunesse, d'écrivain à la rage, et surtout tout le bagage de la mémoire de son corps,
habité des lieux-mêmes qu'il habite,
des liaisons  (amoureuses) entre les temps,
des bulles de temps,
des affaires de corps qui s'agitent, prennent/reprennent,
une somatique du corps qu'on ne savait pas être,
être pour soi-même et qu'on ne nommait pas, le nom n'atteignait pas les lèvres, pas encore les lèvres, c'est d'autres noms, et d’autres lèvres qu'on voulait, on ne se rendait pas compte !
et de cette foutue place qu'on s'accorde, mobile et seulement humaine,
versant sombre et côté lumineux,
et qui ne passera jamais que par lui.

Le corps de l'amour, de la tristesse, des espoirs/désespoirs se mélangent à l'âme,
tout le charivari que ça fait dedans,
de bruits et de vides,
dans les matins, dans les nuits, dans les brumes,
l'un cogne l'autre
et l'autre à l'un,
front à front.


"C'est l'histoire même de ta vie. Chaque fois que tu parviens à une croisée des chemins, ton corps s'effondre, car ton corps a toujours su ce que ton esprit ignorait, et, quel que soit le moyen qu'il emploie pour craquer, mononucléose, gastrite ou crises de panique, c'est toujours ton corps qui a repris à son compte le fardeau de tes peurs et de tes batailles internes, c'est toujours lui qui a encaissé les coups que ton esprit ne voulait ou ne pouvait pas supporter."





mercredi 3 décembre 2014

Des rêves de magicien




Le miroir, c'est la fenêtre au  lit et à la lampe. Un chemin s'ouvre, là-haut, dans un pré de nuages poussés tout seul durant la nuit. Le parc est désert, la machine à  café respire à peine, le silence a envahi les corps. Chut ! Je suis les lignes beiges sur le lino. La mousse blanche du lait tient au rebord du gobelet en plastique et ne débordera pas. Tout ici est contenu, on croit ça, on se dit ça. On se rassure en se disant qu'on y croit. Le miroir nous protège. Regarder dehors signifie être dedans, dissimulé derrière les sentinelles de la peur, être oublié par elle, et peut-être alors l'oublier à son tour. On sait pourtant des sommeils à trous derrière les portes, des yeux ouverts sur le noir, des rêves de magicien.

 Lui, le capitaine du navire, m'a dit cette phrase merveilleuse, de quel livre ? il ne savait plus :
 "Ce qui ne peut danser au bord des lèvres, s'en va hurler au fond de l'âme."





























,

mardi 2 décembre 2014

Tout nous traverse


Le temps s'étirera un peu, une bulle de temps opaque ;
et puis une brume cet après-midi, comme après un feu, quand la fumée s'attarde, tous ces brandons encore qui ne veulent pas mourir, lâchent rien au vent, même les poussières dans le vent,
et le noir qui devient le vent, c'est une plainte dessinée sur le dessus de l’œil. 



   
















 "Nous  ne possédons réellement rien ;

  tout nous traverse."
                                     Eugène Delacroix,
                                            Journal








Et puis j'ai reçu une lettre amie,  j'ai découvert Orhan Pamuk, (mon père et autres textes, D'autres couleurs), et j'ai mes livres, entre La distance et l'étreinte, et tous mes livres, tous les autres...
Et des paroles amies, faut pas les oublier : Hervé Marie Corinne Eliane Christine Claire Catherine Zhirayr Kristina Françoise Caroline Isabelle ...et j'en oublie sans doute pardon ! en plus de Dominique évidemment 

lundi 1 décembre 2014

On navigue à vue



De la fenêtre, on voit presque la mer accrochée à des filaments de lumière en fuite : des voitures quelque part, sur une route plus loin, qui contourne Lidl, juste après un rond point.
De l'autre côté, la vue donne sur un parc. Deux trois chaises en plastique orange, des gens fument des cigarettes, les heures poussent les heures dans des coffres doublés de pluie et de fumée.

Moi je crois vois la mer. Des mousses et un capitaine sont venus me voir. Je crois que c'était la tempête qui les occupait tous. Quand ça déferle dedans, la ligne d'horizon se perd un peu. On navigue à vue. Dans le loin. Le calme se refait lentement, comme il se défait toujours, à bas-bruit.



"Naufrage dans le miroir.
Chaque jour nous sombrons un peu plus
dans son eau lisse.
 
Jusqu'à ce qu'un certain jour
l'excès du naufrage
brise du dedans le miroir."


 Merci à Claire pour ces vers de Roberto Juarroz.  

dimanche 30 novembre 2014

...et bleu à l'âme





La peur traîne.
Demain a une drôle de couleur de deuxième étage service compris.
Décor défait/refait,
corps défait/refait...

Prendre une échelle de corde et faire semblant de partir en voyage.
Ce serait comme grimper sur un toit, tout au bord d'un toit,
décider d'une autre raison de rêve et de saison.

Ces derniers jours clament de travers.
Visage et paupières, les yeux trouvent pas les pédales.
Les arbres ont alerté le ciel.
Les regarder longtemps s'enfuir vers le bleu.
L'angoisse somnole entre tes mots. 



 Un enfant a écrit l'autre jour :
"Le temps est doux.
Pourtant des gouttes de pluie.
Il fait beau, mais tu ne comprends pas qu'il y a une étoile qui t'observe.
Aide-moi, s'il te plaît !"

Et puis un autre :
"Là-bas, au bout de la rue, j'ai vu un oiseau voler vers le sud, et moi, vers le nord.
Je l'ai vu au nord, déplumé, en fumée, et la tête à la place des pieds. C'était un bel oiseau."



mercredi 26 novembre 2014

Présence l'air de rien











Quand on y pense

cette présence dans les pluies du cœur
-et puis nous dans les pluies on pataugeait-
qui écrase toutes forces
me tire pourtant par la main
- Avance, bordel ! avance ! elle dit ça
je n'ai pas besoin d'elle pas besoin 
je l'ai répudiée cent mille et une fois
un écho dans le passage un chant de forêt dans la tempête
je pourrais poser mon âme sur le drap
un abandon grandiose ce serait dans une clairière la paix halète
et respire
et délire
et désire
quand on y pense...






mardi 25 novembre 2014

Claire Massart | "L'oubli des étangs"




   La librairie Olympique, 23 rue Rode à Bordeaux, recevra Claire Massart pour la présentation de son recueil, le jeudi 4 décembre à 18h00.
C'est avec un grand plaisir que j'animerai la rencontre.




















Avec Claire Massart, une sidération toujours attend quelque part.
Qu'elle s'attarde sur un oiseau, sur un arbre, sur un oiseau dans un arbre, elle s'en ira toujours ailleurs, juste un peu plus loin. Là où son œil se sera posé,  dans des éclats de présences. 
"L'oubli des étangs", son nouveau recueil  sorti en début de ce mois aux Éditions du Greffier, en est tout empli.
Les mots, au seuil de l'essentiel, d'un essentiel, de l'ordre de la sensation corporelle et de l'éprouvé profond, sont saisis en flagrant délit de pauvreté.
A ce moment-là, tout peut arriver, la vie peut entrer dans la chambre, par longs traits très clairs, la trace d'un nuage griffant le ciel, et la place due au silence. 
Le poème ciselé et le haïku très visuel seront tout en cohérence, reliés par ce fil fragile de l'existence. L'existence mise en tension. 

Claire Massart, sans aucune complaisance au poème, construit peut-être une ligne continue, reliant les temps, car ici, le temps qui n'est plus perçu comme à l'ordinaire sous la forme fragmentée de son emploi. 
Relier le temps, être dans la durée, par l'écriture, reviendra à rassembler quelques morceaux de soi-même,   à alléger les séparations .

C'est peut-être cela écrire, me suis-je dit, en lisant le recueil : se baigner longtemps dans l'eau d'un étang.


 
"...L'on ne descend pas : on gravit plutôt par douces pliures la pente de l'effacement, un retrait et un étirement de soi, une détente de l'ombre, un élargissement.
On devient une flaque souple et profonde."


                                                                                                                   
 "... Nous avançons pourtant                                                                       
Reliés, maçonnés, articulés par une note unique.                                          
Nos pas savent la route."                                                                                                                       
                                                                                                               
 "Le vent pourtant a quartier libre.                                         
Mais les pas sont entravés
Par une défaite, une reddition.
La tête inclinée dit que la partie est perdue.

S'est-on seulement battu et contre qui ?"



                                                               "Au matin, on entend le chantier de tous les oiseaux,
                                                               des tutoiements aigus, des ouvriers qui s'interpellent.
                                                               Suspendus comme des lampions, des moineaux
                                                               se chamaillent en vol.

                                                              Après le bégaiement des rêves, voici le corps des mots,
                                                              dans leur muselière de poussière.
                                                              Voici les grandes herbes dodelinant.

                                                              Pendant la journée, dans une peine qui s'épaissit,
                                                              c'est toute la mémoire des cailloux qui durcit."



                      " Il a neigé très fin
                       L'ange s'est ébroué

                       Il va mieux "
 




                                                                                                                          


samedi 22 novembre 2014

Pour "voir le ciel" tu dis oui




Il serait trop tôt pour croire encore encore une fois
que les yeux tiendront au jour
racleront la vie la tant merveille du corps 

pris de certitude tu serais capable d'avaler la ville
les rumeurs les rengaines des vieux divans
la mort folle
la fleur des marées et des algues
qui existe dans l'à peu près
des brouillons mal foutus sur la desserte
des ratures à la corde pour 
"voir le ciel !" tu dis oui.






samedi 15 novembre 2014

Je te tiens

                          
                            





                      Je te tiens à distance
                   c'est toujours dire
                                je te tiens.





lundi 10 novembre 2014

Photographier un nuage








Les mots levés toujours vers le soir
mauvaise mauvaise graine !
le jardin est clos
tu sens la ville qui bat et son tambour
sa peau et la tienne
tu es vacante  pauvre pomme !
tu te débats avec la peine remisée perdue et les promos
miserere dans un sac à nœud serré tout en verre
il suffirait d'un rien tu dis "si seulement si..." le sac tomberait à terre
tu ne sais pas faire
tu n'allèges jamais rien
Tu t'es dépliée et puis pliée contre sa bouche
et la tienne  

Comment réduire le chaos à une clémence
de l'impossible qui ne se laisse pas faire
oublie les céramiques
les rouges de lèvres au bleu
les mains comme des branches
parfois t'es un nuage

samedi 8 novembre 2014

De chaque côté des paupières



     Un peu partout une touche de bleu,
     sur les rues, les lumières dans la nuit,
     au bout des mots,
     au bout de la langue.

     Une allée de phares jetés dans tout ce bruit dehors
     passe au travers de soi, dedans,
     un bloc de cœur d'argile.
     On dirait, loin, que la route s'envole
     dans l'air de rien du tout.
     C'est le monde qui vient/revient,
     une sale humidité de monde
     que tes yeux consolent,
     forcent le bleu à apparaître. 
     à rester là.

    Faut pas trop regarder les nuages quand ça file à toute vitesse.
    Parce que ça finit toujours dans le ciel,
    une tâche de nuit, un soleil, et un éblouissement, paf !
    le regard balancé dans le grand bleu.
    Mes mains voudraient bien attraper les arbres,  le silence des arbres.
    Les toits penchent leurs tuiles,
    le canal est de guingois, la ville au bord du monde.
     Un oiseau sur un fil.

    C'est peut-être ça le poème au désert,
    "ce qui tremble à l'intérieur. Comme une faim de tout."
     Nos paysages n'existent qu'en fermant les yeux,
     de chaque côté des paupières.


 


 
 








lundi 3 novembre 2014

Le vent bave dans les yeux, ça sent le ciel










On ne sait plus quoi
dire  quoi
serait juste de dire ou laisser dehors quoi
entre quatre murs.

A côté du hangar, le fleuve. Il pleut.
Respirer la pluie, la paix par la pluie,
un 2 novembre sur le retour.
Aller vers le calme sans comprendre d'où il viendra.

Finalement on s'en fout.
Le vent bave dans les yeux et ça sent le ciel.


   

dimanche 26 octobre 2014

Métamorphoses poétiques | Georges Rousse

  Base sous-marine de Bordeaux | Octobre 2014
Exposition Georges Rousse  "Métamorphoses poétiques"

Il dit :

                           "Ce que je réalise dans le lieu est toujours en volume dans l'espace,
                 tandis que mon esprit voit, dans le même temps, l'image finale, qui, elle, sera plane."
                                                                                                                                  



               



19 991 jours depuis le début















Un brouillard ce matin
on est déjà loin
in vino veritas à l'Avant scène
est arrivé un type sur son vélo
aller venir revenir on peut faire ça on en est capable.

19 991 jours depuis le début sur mon calendrier
un palindrome inscrit dans les chiffres
qui joue à se faire des peurs.
Aller venir revenir
ça commence/recommence toujours
avec ce qui menace.

Il n'y a pas d'oubli
à cause des mains
à cause des bras
et des jambes
une anamorphose des corps et
du sentiment plein la tête qui pèse des tonnes.














lundi 20 octobre 2014

Dans le passage




Ça arrive les images toujours les images
sous la ligne limite de la conscience
comme plus épaisses on croirait
par moment invisibles
un roulis d'images de mémoire enfouies liquides
presque évaporées ? 
tu te demandes 
ce qu'elle fait là alors
l'écharde








 


mercredi 15 octobre 2014

La boîte des silences











Les mains vapotent dans la glace une fumée sur un sourire cassis.
Chercher le fil dans le miroir de la salle de bain
le lien qui touche au paradis des traverses.

Bouche = un mot
à goûter dix mille fois longtemps 
à ne pas tenir
à s'écouter regarder modeler l'écrire
rouler à fond la carcasse de sa caisse
une musique qui décape dissonante une voix  qui danse
un sirop qui coule 
la gorge slowe
les yeux devant
droit devant.

La voiture perfore le paysage.

 
On déballe après
pour s'endormir
face à face
la boîte des silences.